5 indicateurs financiers à surveiller pour une gestion saine de votre entreprise en Suisse

1. Chiffre d'affaires et croissance

Le chiffre d'affaires représente la somme totale des revenus générés par les ventes de biens ou services d'une entreprise sur une période donnée. Il s'agit d'un indicateur central pour évaluer la performance globale, car il reflète directement l'activité économique de l'entreprise.

Pourquoi est-il important ?

Le chiffre d'affaires témoigne de la capacité d'une entreprise à générer des revenus et à maintenir ou augmenter sa part de marché. Une croissance constante de cet indicateur est généralement le signe d'une gestion efficace, d'une stratégie commerciale solide et d'une demande soutenue pour les produits ou services proposés. En revanche, une stagnation ou une baisse peut signaler des problèmes nécessitant une attention particulière.

Comment le calculer ?

La méthode de calcul du chiffre d'affaires est relativement simple :

Chiffre d’affaires = Prix unitaire × Quantité Vendue

En Suisse, certaines spécificités doivent être prises en compte :

  • Le chiffre d'affaires peut être présenté hors taxe (HT) ou toutes taxes comprises (TTC), selon les besoins d'analyse.

  • Les seuils fiscaux pour la TVA varient selon la taille de l'entreprise et son chiffre d'affaires annuel. Une entreprise suisse doit surveiller ces seuils pour respecter les obligations légales en matière de TVA.

2. Ratio de liquidité

Le ratio de liquidité mesure la capacité d'une entreprise à couvrir ses obligations financières à court terme en utilisant ses actifs disponibles. Il est un indicateur clé de la stabilité financière immédiate, permettant d’évaluer si une entreprise peut faire face à ses échéances sans recourir à des financements externes.

Pourquoi est-il important ?

Une liquidité insuffisante peut rapidement compromettre la capacité d’une entreprise à fonctionner, même si elle est rentable sur le long terme. Les fournisseurs, les employés et les créanciers s'attendent à des paiements ponctuels. Un bon ratio de liquidité rassure également les investisseurs et partenaires financiers, indiquant une gestion saine et une capacité à gérer les imprévus économiques.

Comment le calculer ?

Le ratio de liquidité se calcule de la manière suivante :

Ratio de liquidite = Actifs à court terme / Passifs à court terme

  • Actifs à court terme : Trésorerie, comptes clients, stocks et autres ressources disponibles rapidement.

  • Passifs à court terme : Dettes commerciales, emprunts à court terme et autres obligations exigibles dans l'année.

Un ratio supérieur à 1 indique que l’entreprise dispose de suffisamment d’actifs pour couvrir ses dettes à court terme. En revanche, un ratio inférieur à 1 peut signaler des difficultés potentielles.

En Suisse, les spécificités fiscales et réglementaires, telles que les délais de paiement conventionnels et les exigences cantonales, doivent être intégrées dans l’évaluation de la liquidité. Les entreprises doivent également tenir compte de la saisonnalité dans certains secteurs, comme le tourisme ou le commerce de détail, qui influence leur liquidité.

3. Marge d'EBITDA

La marge d’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization) est un indicateur financier qui mesure la rentabilité opérationnelle d’une entreprise avant la prise en compte des intérêts, des impôts, des amortissements et des dépréciations. Il offre une vision claire des performances économiques de l’entreprise, indépendamment de sa structure financière ou de son régime fiscal.

Pourquoi est-il important ?

Cet indicateur est souvent utilisé pour comparer des entreprises opérant dans des secteurs ou des pays différents, car il élimine les effets des variations fiscales et comptables. La marge d’EBITDA permet de :

  • Évaluer la capacité de l’entreprise à générer des profits à partir de son activité principale.

  • Aider les investisseurs à estimer la rentabilité potentielle avant les charges non opérationnelles.

  • Identifier les zones de performance ou d’amélioration dans les coûts d’exploitation.

Comment le calculer ?

La marge d’EBITDA se calcule comme suit :

EBITDA = Revenus - (Coût des marchandises vendues + Frais d’exploitation)

Pour déterminer la marge d’EBITDA, ce montant est exprimé en pourcentage des revenus totaux :

Marge d’EBITDA = EBITDA / Revenus * 100

Un pourcentage élevé indique une bonne maîtrise des coûts et une forte rentabilité opérationnelle, tandis qu’une marge faible peut signaler des inefficacités ou des pressions sur les coûts.

En Suisse, certaines particularités influencent l’EBITDA :

  • Régime fiscal : La fiscalité cantonale et fédérale varie, mais l’EBITDA exclut ces éléments pour offrir une analyse comparative purement opérationnelle.

  • Normes comptables : Les entreprises suisses peuvent être soumises aux normes comptables suisses (Swiss GAAP FER) ou internationales (IFRS), ce qui peut modifier la classification des coûts.

  • Secteurs spécifiques : Dans certains secteurs comme l’horlogerie ou le tourisme, les coûts d’exploitation sont fortement saisonniers, ce qui nécessite une analyse de la marge d’EBITDA sur plusieurs périodes pour une évaluation fiable.

4. Flux de trésorerie

Les flux de trésorerie représentent les entrées et sorties d’argent au sein d’une entreprise sur une période donnée. Cet indicateur clé permet d’évaluer la liquidité de l’entreprise, c’est-à-dire sa capacité à honorer ses obligations financières courantes et à financer ses opérations ou investissements.

Pourquoi est-il important ?

Le suivi des flux de trésorerie est essentiel pour :

  • Assurer la viabilité financière à long terme : Une entreprise avec des flux de trésorerie positifs dispose de liquidités suffisantes pour couvrir ses dépenses et investir dans sa croissance.

  • Identifier les tensions de trésorerie : Les périodes de déséquilibre entre les entrées et sorties d’argent peuvent être anticipées et gérées.

  • Renforcer la prise de décision : Les gestionnaires utilisent cet indicateur pour planifier des investissements, négocier des financements ou évaluer la rentabilité des activités.

Comment le surveiller ?

La création d’un tableau de flux de trésorerie permet de suivre et d’analyser cet indicateur en détail. Ce tableau se divise en trois catégories principales :

  • Flux de trésorerie d’exploitation : Revenus générés par les activités principales de l’entreprise, diminués des charges d’exploitation.

  • Flux de trésorerie d’investissement : Montants liés à l’achat ou à la vente d’actifs, tels que des équipements ou des biens immobiliers.

  • Flux de trésorerie de financement : Transactions impliquant des emprunts ou des capitaux propres, comme les remboursements de dettes ou la distribution de dividendes.

Les logiciels spécialisés, notamment les ERP locaux tels que Winbiz ou Crésus, permettent aux PME suisses de simplifier la gestion de ces données, tout en intégrant les spécificités comptables locales.

5. Ratio d'endettement

Le ratio d’endettement mesure le rapport entre le total des dettes d’une entreprise et ses capitaux propres. Il permet d’évaluer dans quelle mesure une entreprise s’appuie sur l’emprunt pour financer ses activités par rapport à ses ressources propres.

Pourquoi est-il important ?

Cet indicateur est essentiel pour :

  • Évaluer la solidité financière : Un ratio d’endettement équilibré montre que l’entreprise dispose de ressources suffisantes pour couvrir ses dettes sans dépendre excessivement de l’emprunt.

  • Analyser la capacité d’emprunt : Les banques et les investisseurs utilisent ce ratio pour juger de la fiabilité d’une entreprise et de sa capacité à rembourser ses dettes.

  • Surveiller les risques financiers : Un endettement excessif peut entraîner des difficultés de trésorerie, notamment en cas de fluctuations économiques.

Comment le calculer ?

Le ratio d’endettement se calcule comme suit :

Ratio d’endettement = Total des dettes / Capitaux propres

  • Total des dettes : Inclut les dettes à court et long terme, telles que les emprunts bancaires ou les dettes fournisseurs.

  • Capitaux propres : Correspondent aux apports des actionnaires et aux bénéfices non distribués.

Un ratio inférieur à 1 est généralement considéré comme sain, indiquant que les capitaux propres dépassent les dettes. En revanche, un ratio supérieur à 1 peut signaler un risque accru, l’entreprise étant davantage financée par l’endettement.

Éviter un endettement excessif

Les institutions financières suisses appliquent des critères rigoureux pour évaluer les demandes de crédit, ce qui pousse les entreprises à maintenir un ratio d’endettement raisonnable.

Des secteurs comme l’immobilier ou l’industrie peuvent tolérer un ratio plus élevé en raison de leur besoin important en investissements.

Un endettement élevé expose davantage l’entreprise en cas de ralentissement économique ou de hausse des taux d’intérêt.